Nous sommes des salarié·es de Systerel, souhaitant nous regrouper pour mieux être représenté·es.
Nous sommes une section du syndicat Solidaires Informatique, membre de l’Union syndicale Solidaires.
1. Pourquoi un syndicat ?
Un syndicat est un groupement de travailleur·se·s ayant pour but l’amélioration des conditions de travail et la transformation sociale. Ce double objectif concerne directement l’entreprise et la dépasse ; par ailleurs, il ne peut être mis en œuvre que collectivement tant dans l’entreprise que dans la société : qu’il s’agisse de négociations salariales ou de revendications politiques, l’individualisme est un écueil qui ne mène qu’à la préservation du statu quo et des diverses formes de domination – notamment économique – en place.
C’est pourquoi il nous a semblé nécessaire de nous regrouper pour discuter et faire valoir nos intérêts, tant entre collègues au sein de Systerel qu’en dehors, afin d’avoir une vision et des moyens d’action plus larges que ceux offerts par notre situation individuelle ou salariale.
Nous entendons que la situation à Systerel n’est pas mauvaise en soi, qu’elle est même meilleure sous divers aspects que dans d’autres entreprises du secteur ; à cela nous répondons qu’il est inutile d’attendre un contentieux pour jeter les bases d’une organisation collective, et que Systerel reste une entreprise comme les autres : les décisions impactant l’ensemble des salarié·e·s sont la prérogative de la direction, face à laquelle le CSE n’a bien souvent qu’un rôle consultatif.
2. Pourquoi Solidaires ?
Solidaires Informatique est un syndicat national regroupant les travailleur·se·s du numérique, du conseil et du jeu vidéo. Il fait partie de l’Union Syndicale Solidaires, et à ce titre porte un certain nombre de valeurs et de revendications. Notre syndicat se veut féministe, antiraciste, antifasciste, anticapitaliste, antivalidiste, écologiste, LGBTI+. Cela signifie que nous n’accepterons aucune forme de discrimination au sein de l’entreprise, et que nous porterons assistance à tou·te salarié·e qui en serait victime et en ferait la demande. Nous ne tolérerons, à titre d’exemple, aucun comportement relevant du « sexisme ordinaire » (remarques, blagues insistantes et/ou déplacées). Nous sommes par ailleurs attaché·e·s aux services publics (et donc au maintien des impôts et cotisations salariales et patronales), pour le partage des richesses entre celles et ceux qui les créent, et pour la prise en compte réelle et en actes de l’urgence climatique.
Au-delà de ces axes, plusieurs différences majeures existent entre Solidaires et d’autres syndicats : Solidaires est autogestionnaire, c’est-à-dire que le syndicat n’a pas de hiérarchie interne (les positions prises et les actions menées le sont à l’initiative des syndiqué·e·s et non d’une direction ou d’un secrétariat général, les syndicats sont unis mais indépendants), rejette tout statut particulier pour ses membres qui mènerait à une différenciation indue entre salarié·e·s, et se refuse à la cogestion (processus par lequel un syndicat négocie avec la direction dans le but de faire avancer ses intérêts propres plutôt que ceux de l’ensemble des salarié·e·s), préférant l’établissement d’un rapport de force collectif au bénéfice de tou·te·s.
3. Comment ?
C’est partant de ces constats, et avec ces valeurs en tête, que nous nous sommes syndiqué·e·s à Solidaires Informatique et avons décidé de créer une section d’entreprise à Systerel.
Il s’agit pour nous avant tout d’ouvrir un espace de discussion. Discussions internes à l’entreprise d’une part, afin que personne ne reste seul·e face aux problèmes qu’il ou elle pourrait rencontrer, afin de peser sur les décisions qui nous concernent et, au final, de faire collectivement de notre entreprise une structure meilleure qu’elle ne l’est déjà. Discussions externes d’autre part, avec d’autres travailleur·se·s de notre secteur pour avoir des bases de comparaison et des sources d’idées, et avec des travailleur·se·s d’autres secteurs parce que nous partageons au fond les mêmes intérêts de transformation sociale. Mais il s’agit également d’un outil légal et de lutte collective si le besoin s’en fait sentir.
Solidairement,
Les collègues de la section syndicale Solidaires